Rencontre avec les Vedda, peuple de la forêt

Histoire & Culture des Veddas

C’est au cœur du Sri Lanka, dans la communauté de Dambana, 250 kilomètres à l’est de Colombo que se situe le territoire des Vedda. Les fouilles archéologiques ont permis d’établir que les Vedda étaient déjà présents au Sri Lanka avant l’arrivée des Cinghalais et des Tamouls, qui dominent à présent l’île. Ils seraient les descendants du Prince Vijaya, le père fondateur de la nation de Sinhala, et de Kuweni, une femme indigène qu’il aurait épousée. En 1681, un voyageur anglais, Robert Knox les décrit comme « des hommes sauvages » et « des archers féroces »...

Il est vrai qu’avec leurs cheveux touffus, leur barbe rituelle, leur tenue légère, leur hache, leur regard pénétrant et leur agilité, les Vedda ont de quoi impressionner ! Pendant des siècles, le quotidien de ces fiers guerriers installés au cœur de la forêt a peu évolué par rapport à celui de leurs ancêtres. Les hommes chassaient le cerf, le sanglier, le lièvre et certains oiseaux afin d’assurer un repas consistant pour leurs familles. Au cours de leurs expéditions quotidiennes, ils ramassaient également des plantes comestibles, des fruits, des noix et du miel sauvage, très apprécié pour sa douceur sucrée. Le miel est considéré comme un trésor, qui justifie de prendre des risques en allant le chercher en haut des arbres, au plus près du ciel ! Le miel permet également de conserver la viande. Une fois enrobée de miel, elle est enfermée dans le creux d’un arbre, ensuite bouché par de l’argile. Une réserve sûre utilisée en cas de pénurie.

Les Vedda pratiquaient aussi une forme d'agriculture sur brûlis, défrichant dans la forêt des lopins de terre appelés « chenas » pour y planter des céréales, des légumes et des tubercules. Ces dernières décennies, le quotidien de ces chasseurs-cueilleurs a été impacté par l’ouverture de leur territoire ancestral aux colons cingalais. Les Vedda ne sont aujourd’hui plus que quelques centaines, dont 350 sont établis à Dambana. Les cavernes et abris sous roche ont été remplacés par des huttes d’acacia, enduites et recouvertes de chaume. Les Vedda vivent désormais dans des villages en bordure de forêt dans le parc national de Maduru Oya, célèbre pour sa biodiversité. On y trouve notamment des éléphants, des varans et des reptiles dont le redoutable cobra.

Certains Vedda disposent désormais de permis de chasse et de cueillette leur permettant de continuer à vivre comme leurs aïeux. Si les fusils font maintenant partie de leur arsenal de chasse, ce peuple a conservé son agilité au tir. Les petits garçons reçoivent d’ailleurs leur premier arc dès qu’ils sont en mesure de le tenir, généralement vers trois ans. Ils s’entraînent à le manier, à reconnaître les traces d’animaux, à acquérir les bases des techniques de chasse. Vers l’âge de onze ans, ils accompagnent leur père à la chasse. Les Vedda sont également d’excellents pêcheurs. Pour attraper de belles proies, ils utilisaient traditionnellement des poisons comme le jus du pus-vel (Scandens d’Entada) ou le daluk-kiri (Lait de cactus).Côté vestimentaire, les hommes Vedda se sont longtemps contenté d’un pagne retenu par une corde à la taille, tandis que les femmes nouaient un morceau de tissu les couvrant du nombril aux genoux. Désormais, les hommes portent le plus souvent un sarong et les femmes revêtent l’habit singhalais.

Découvrir la culture Vedda

Pour communiquer, les Vedda utilisent leur propre langue, un dialecte antique de Sinhala, différent du Cinghalais et du Tamoul. Ils pratiquent une religion mêlant l’animisme et le bouddhisme ou l’hindouisme, centrée autour du culte des esprits ancestraux. Fiers de leur culture, les Vedda ont à cœur de la préserver, de la faire découvrir aux visiteurs qui viennent à leur rencontre. Un éco-tourisme complémentaire des séjours dans les resorts de l’Océan Indien dont la richesse repose sur l’intérêt des rencontres et des échanges. Durant une ou plusieurs journées, vous pouvez partager leur quotidien. L’occasion de découvrir leur habitat typique, leurs chants traditionnels, les richesses de la jungle mais aussi de s’essayer au tir à l’arc, à la pêche ou à l’allumage d’un feu sans briquet ni allumettes. Côté cuisine, les Vedda se régalent (et vous régaleront !) de plats de venaison tels que le « gona perume », une sorte de saucisse contenant des couches alternées de viande et de graisse ou le « goya-tel-perume », la queue du lézard farcie et rôtie dans des braises.

Des dessins trouvés dans des cavernes témoignent de la vision artistique des ancêtres du peuple Vedda actuel. Des dessins naïfs et gracieux qui racontent des histoires de chasse ou de vie quotidienne. Les chercheurs pensent que ces dessins étaient réalisés par les femmes lorsqu’elles attendaient, des heures durant, le retour des chasseurs. Très manuels, les Vedda fabriquent toujours des bijoux typiques à partir de dents d’éléphants et jouent de la musique sur des tambours en peau de singe. Impressionnantes, les danses rituelles rendent hommage et remercient les esprits de la forêt. Les Vedda accordent également une grande place au soleil, prêtant des serments de vérité sur cette divinité.

Le peuple de la jungle accueille avec plaisir les voyageurs… à condition que ceux-ci soient prêts à partager leur culture, sans essayer de les changer. La découverte du mode de vie traditionnel des Vedda peut être couplée avec un trek autour de Mahiyangana. Une plongée sportive dans la nature, qui permet, au gré des plantations de thé, des champs d’épices et de forêts, d’observer singes, lézards et oiseaux. Une découverte insolite en complément de vacances balnéaires.

Dernière mise à jour : 20/12/2024

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