
Ces sportifs des îles qui vont aux JO
Les Jeux Olympiques de Tokyo ont lieu du 23 juillet au 8 août. Parmi les athlètes, beaucoup viennent des tropiques et se distinguent dans plusieurs disciplines. On vous en dit plus sur ces sportifs d’outre-mer en vous donnant quelques bons plans pour découvrir (ou pratiquer) ces activités à destination.
C’est certain, on va en oublier. Pas facile d’identifier tous les sportifs des îles qualifiés pour les JO de Tokyo alors que d’ultimes arbitrages sont encore en cours et que la liste des participants aux 33 sports individuels et collectifs homologués est longue comme une série de manga japonaise… Sans compter les blessures ou les défections de dernière minute. Vous nous pardonnerez d’en laisser de côté. Là n’est pas l’essentiel, d’ailleurs. L’idée est de montrer la richesse sportive des tropiques… et les disciplines dans lesquelles ces îles se distinguent, en donnant envie de les découvrir sur place ou de s’y initier.
Médailles française grâce aux "DOM-TOM"
Pour la France, c’est assez facile. Depuis toujours, l’Hexagone a brillé aux JO grâce à des athlètes d’outre-mer. Tout le monde se souvient des guadeloupéennes Marie-José Pérec, médaille d’or à Barcelone en 1992 et à Atlanta en 1996 (400 et 200 m) et Laura Flessel, championne olympique à l’épée en 1996. Les Antilles, la Réunion, la Polynésie ont souvent été représentées. Cet été, elles auront encore un beau contingent à Tokyo. La « Rep Dom », le Mexique et, de façon plus confidentielle, l’île Maurice, les Seychelles, le Sri Lanka et même les Maldives seront représentés. Eclairage olympique.
"Depuis toujours, l’Hexagone a brillé aux JO grâce aux athlètes des îles"
Guadeloupe
Quel natif entrera au Panthéon du sport mondial s’il obtient une troisième médaille d’or olympique ? Teddy Riner, of course ! La star incontestée du judo mondial tentera une nouvelle fois de l’emporter à Tokyo – berceau de la discipline -, en « plus de 100 kg ». Après être monté sur la plus haute marche du podium en 2012 à Londres et en 2016 à Rio, ce serait un exploit retentissant. Né à Pointe-à-Pitre en 1989, Teddy Riner ne manque jamais l’occasion de rappeler ses origines. Il sera accompagné au Japon de Sarah-Léonie Cysique. En « moins de 57 kg », la jeune femme, médaillée de bronze aux championnats d’Europe cette année à Lisbonne, cherchera à confirmer cette performance.
Tennis et tennis… de table
En tennis de table, il faudra surveiller Alexandre Cassin, originaire de Vieux-Habitants. Le jeune homme a déjà été champion d’Europe en simple en 2016 et nourrit des ambitions. Parlons également du tennisman Gaël Monfils. Il ne vit pas en Guadeloupe mais parle couramment créole. Fils d’un guadeloupéen et d’une… martiniquaise, il sera l’une des meilleures chances françaises de médaille au tournoi de tennis de Tokyo.
Une guadeloupéenne à Tokyo… en 1964 !
Il en est une qui doit regarder cela avec beaucoup d’attention : Marlène Canguio. C’est la première guadeloupéenne à avoir participé aux JO. C’était en 1964, à… Tokyo ! La hurdleuse de Sainte-Rose n’a eu connaissance de ce statut particulier qu’à la fin des années 1990, lorsque qu’un journaliste de RFO s’est intéressé à l’histoire des Guadeloupéens aux JO, à l’occasion des exploits de Marie-José Pérec. Aujourd’hui âgée de 79 ans, elle aura sans doute un pincement au cœur quand Teddy Riner montera sur le tatami.
Le conseil d’Exotismes
Jouer au tennis…
On ne va pas inciter ici à pratiquer le judo, sport technique difficile à appréhender en vacances…. En revanche, les fans de tennis pourront choisir le Tropicana Suite, à Deshaies (Basse Terre) : cette résidence de vacances dispose d’un joli court pour échanger quelques balles. De même que le très marin hôtel Karibéa Le Clipper, au Gosier (Basse-Terre) et ses deux courts de tennis d’accès gratuit.
"Je souhaite rentrer en Martinique avec le titre de championne olympique". Amandine Buchard, originaire de Sainte-Marie.
Martinique
L’île voisine n’est pas en reste. Dans l’une des épreuves reines des JO d’été, l’athlétisme, des espoirs sont à nourrir du côté de Ludvy Vaillant. Peu connu du grand public, cet athlète né en 1995 à Fort-de-France, spécialiste du 110 et 400 m haies, sera présent à Tokyo. Pensionnaire de l’Athlétic Club Saléen, à Rivière-Salée, le jeune kiné, champion de France du 400 m plat en 2020, aura à affronter des stars de la discipline, à l’instar du récent nouveau recordman du monde du 400 m haies, le norvégien Warholm.
Amandine Buchard en judo
En judo, la Martinique possède aussi sa leader : Amandine Buchard. Championne d’Europe en avril dernier en « moins de 52 kg » à Lisbonne, elle arrive dans les meilleurs conditions et a annoncé la couleur : « je souhaite rentrer en Martinique avec le titre de championne olympique ». On doit s’impatienter du côté de Sainte-Marie, d’où la mère de la jeune femme est originaire.
Une médaille antillaise à la poutre ?
La France n’a jamais trusté les titres en gymnastique aux Jeux Olympiques mais a toujours envoyé de solides compétitrices. Cette année, au concours général par équipes, on suivra avec attention la jeune Mélanie De Jesus Dos Santos, martiniquaise (si si), malgré son patronyme d’origine portugaise. A l’Euro 2021 à Bâle, en avril, la native de Schoelcher s’est offert l’or européen, devançant la Néerlandaise Sanne Wevers, championne olympique en 2016. De bon augure ?
Basket tropical…
Autre sport individuel, le taekwendo enverra une représentante d’origine martiniquaise dans l’Empire du Soleil Levant, Althea Laurin. La jeune femme, 19 ans, a déjà été sacrée championne d’Europe en 2020. N’oublions pas les « sports co », où les antillais brillent souvent. En basket, l’équipe de France, qualifiée pour le tournoi, sera emmenée notamment par Rudy Gobert, un des cadres de l’équipe. Il évolue avec l’Utah Jazz, dans le championnat US. Né à Saint-Quentin mais d’origine martiniquaise par son père, il sera accompagné par le meneur de jeu également d’ascendance martiniquais Andrew Albicy et peut-être, en cas de blessure d’un titulaire, par le pivot réserviste Mathias Lessort, né, lui, à Fort-de-France. Jusqu’à trois antillais dans un groupe de 12 : allez Françantilles !
Le conseil d’Exotismes
Voir du basket…
La Ligue Martiniquaise de Basket-Ball organise plusieurs championnats sur l’île. Pendant la saison des compétitions, il est possible d’aller voir des matchs au Palais des Sports du Lamentin, au Terrain du Vauclin, au campus de Schoelcher… Se renseigner pour les dates des rencontres sur https://fr-fr.facebook.com/lmbb972/ ou dans la presse locale.
Jérémy Flores, natif de Saint-Paul, à La Réunion, est le meilleur surfeur français de tous les temps.
Réunion
L’île française de l’Océan Indien comptera sur le surf afin d’espérer glaner des médailles lors de cette olympiade. Tête d’affiche de la délégation et n°1 française, Johanne Defay, issue du Saint-Leu Surf Club, 27 ans, a déjà été titrée à plusieurs reprises. La première fois, c’était à La Réunion. Elle avait 10 ans et gagne alors le Marmailles Tour ! Habituée des tours du monde des spots de glisse, elle a déjà rempoté l’US Open, la compétition la plus populaire du surf féminin. On l’attendra dans les vagues de Tsurigasaki, sur la côte Pacifique, à 100 km de Tokyo, du 25 au 28 juillet.
Jérémy Florès, meilleur surfeur français
On attendra aussi Jérémy Florès. Le natif de Saint-Paul, licencié du Radical Surf Club, est un cador du surf. Champion du monde ISA en 2009 avec l’équipe de France, troisième en 2021 en individuel aux récents World Surfing Games au Salvador, il est le meilleur surfeur français de tous les temps. Sa passion remonte à ses 3 ans, lorsqu’il débute le surf avec son père. Passé par Madagascar et l’Australie, ses espoirs de médaille (voire de titre) au Japon sont réels… pour la première apparition de ce sport aux JO !
Terre d’entrainement !
Les équipes de France de volley-ball et de handball, qualifiées pour les JO, comptent aussi des Réunionnais dans leurs rangs. En volley-ball, Stéphen Boyer représentera l’île, de même que Melvyn Richardson en handball. Un élément important, enfin, est à mentionner : beaucoup d’athlètes français ont choisi La Réunion pour préparer les jeux. Et non des moindres. On a pu croiser en fin d’année dernière Kevin Mayer (décathlon), Mélina Robert-Michon (lancer du disque), Renaud Lavillenie (perche, habitué des lieux). Même l’équipe de France de skate-board est venue. Les raisons : l’altitude, la mer et un climat proche de celui attendu à Tokyo en juillet-août. Une belle vitrine pour l’île, qui pourrait accueillir à nouveau plusieurs athlètes en vue de la préparation des JO 2024 à Paris.
Le conseil d’Exotismes
S’exercer au surf…
Les amateurs de surf pourront s’initier à cette discipline en séjournant à l’Archipel Résidence Hôtelière, près de la plage de Boucan Canot. Un club se trouve à proximité. Le surf est également proposé, avec participation, à l’Hôtel Lodge Roche Tamarin & Spa, entre Saint-Denis et Saint-Gilles.
Tahiti & ses îles
Petit détour par la Polynésie où, sans surprise, c’est un surfeur que l’on retrouvera au Japon. Michel Bourez, né à Ruturu (îles Australes) en 1985 mais ayant grandi à Tahiti, se confrontera notamment au crack de l’île de la Réunion, Jérémy Flores.
Le conseil d’Exotismes
Voir les surfeurs en action…
Les vagues de Polynésie sont réputées dans le monde entier. Plusieurs spots sont célèbres. A Tahiti, c’est le cas de Teahupoo et sa déferlante « indomptable », l’une des plus dures au monde. Voir aussi les spots voisins de Te Ava Iti et de Vairao ainsi que la vague Taapuna, au sud de Tahiti, une « gauche » très fréquentée de juin à août (y aller le week-end quand les jeunes s’y retrouvent). Moorea réserve aussi des surprises : cap sur la célèbre « gauche » d’Haapiti ou la « droite » de Temae, une vague à tubes spectaculaire.
Et ailleurs ... République Dominicaine
Quel est le sport national en « Rep Dom » ? Le base ball. Cela tombe bien, il est sport olympique depuis 1992. C’est n’est donc pas une réelle surprise d’y retrouver l’équipe nationale dominicaine, retenue pour le Japon grâce à sa victoire lors du dernier tournoi qualificatif, en juin au Mexique. Ce n’est cependant que la seconde fois qu’elle participe aux JO. La première, c’était justement en 1992. Lors du tournoi organisé du 28 juillet au 7 août, elle affrontera Israël, le Mexique, les Etats-Unis, la Corée du Sud et… le Japon.
Le base-ball est le sport national en République Dominicaine
Parmi les autres sportifs qualifiés, on devrait retrouver la cavalière Yvonne Losos de Muñiz (dressage), trois spécialistes du taekwondo et la karateka d’origine bulgare Maria Dimitrova. En « sports co », l’équipe féminine de volley-ball est aussi qualifiée. Ce sera la quinzième participation consécutive de la « Rep Dom » aux JO d’été.
Mexique
Grand pays de football, le Mexique est qualifié pour le tournoi olympique où il affrontera dans son groupe l’Afrique du Sud… le Japon et la France. Un équipe tricolore qui comptera dans ses rangs André-Pierre Gignac, devenu la star de l’équipe des Tigres de Monterrey, le club phare mexicain. Rappelons que le Mexique a été sacré champion olympique en 2012 à Londres. Le pays a aussi qualifié son équipe de base-ball, de même que son équivalent féminin, l’équipe de softball.
Le plongeon, grande spécialité sportive mexicaine
Le plongeon est depuis toujours une grande spécialité mexicaine, même si la Chine domine les épreuves ces dernières années. A Tokyo, on devrait voir à l’œuvre le « vétéran » (33 ans) et icone de la discipline Rommel Pacheco et la double médaillée olympique Paola Espinosa.
L'Île Maurice
L’unique médaille mauricienne aux JO remonte à 2008, lorsque le boxeur Bruno Julie remporte le bronze à Pékin, en poids coq. Moment de gloire pour la destination ! Cette année, l’île comptera encore sur ses boxeurs. Richarno Colin et Mervin Clair, déjà qualifié à Rio en 2016 et meilleur africain en moins de 69 kg, s’entrainent dur pour espérer monter sur le podium. Il y aura aussi un sportif mauricien en tennis de table, en judo, en haltérophilie, en badminton et deux en natation. En athlétisme, l’île sera représentée par le coureur de 110 m haies Jérémie Lararaudeuse, 20 ans.
L’Île Maurice, une médaille olympique en 2008 en boxe, la seule à ce jour
Seychelles
Sauf invitation de dernière minute, deux athlètes sont qualifiés pour les JO : la nageuse de 200 m dos Felicity Passon et le navigateur Rodney Govinden, en classe Laser.
Maldives
Pour l’archipel de l’Océan Indien, ce sera la 9ème participation aux Jeux d’été. Au titre de l’universalité des jeux olympiques, les Maldives bénéficient d’une invitation en athlétisme. Hassan Saaid sera donc à Tokyo pour disputer le 100 m. Le pays a aussi reçu une invitation pour une athlète féminine de badminton.
Sri Lanka
L’île enverra plusieurs compétiteurs au Japon. En équitation, on retrouvera Mathilda Karlsson, née au Sri Lanka mais adoptée par des parents suédois, première cavalière à représenter le pays aux JO. En natation devraient aussi concourir Akalanka Peiris (50 m et 100 m), Matthew Abeysinghe (présent à Rio en 2016) et Aniqah Gaffoor. Un judoka et un joueur de badminton sont aussi attendus.
Le conseil d’Exotismes
Assister à un match de base-ball en République Dominicaine…
Le championnat de « juego de pelota », comme on dit en « Rep Dom », se dispute de mi octobre à fin janvier. Les matchs se déroulent aux stades Quisqueya de Santo Domingo, Cibao de Santiago, Micheli de La Romana, Julián Javier de San Francisco de Macorís… Toutes infos sur les billets et les prix en consultant le site de la ligue dominicaine de base ball.
Dernière mise à jour : 23/07/2021
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