
Martinique : Le top 4 des « randos » montagne
Quand on parle de reliefs sur "l'île aux fleurs", on pense tout de suite à la Montagne Pelée. Aux deux itinéraires immanquables pour rejoindre son sommet, nous ajoutons ici deux autres parcours, histoire de varier les plaisirs de la marche.
La Montagne Pelée, les Pitons du Carbet, le Morne Jacob, le Rocher du Diamant, le massif du Piton Conil… Madinina est une île en relief ! Ces sites ont été sélectionnés pour le dossier d’inscription de la Martinique au patrimoine mondial de l’Unesco, sous l’appellation « Les Aires volcaniques et forestières de Martinique ». Décision attendue ce mois de juillet ! Dans l'intervalle, profitez pleinement des balades et de votre séjour sur l'île tropicale.
La Montagne Pelée par Grande Savane
Un mot sur le sommet mythique, avant d’attaquer l’ascension. La Montagne Pelée, au nord-ouest, est le point culminant de l’île, à 1 395 m. C’est un volcan. Tout le monde se souvient que sa dernière éruption majeure, en 1902, provoqua la destruction de l’ancienne capitale martiniquaise, Saint-Pierre (et de nombreuses victimes). Aujourd’hui en sommeil, la Montagne Pelée est un terrain exceptionnel de randonnée, ouvrant des vues inoubliables par beau temps sur l’île et ses voisines.
Des quatre sentiers balisés permettant de rejoindre le sommet, celui par Grande Savane est le plus à l’ouest. En voiture, direction la commune de Le Prêcheur depuis Fort-de-France. Au lieu-dit La Charmeuse, prendre à droite la petite route très étroite, raide et bétonnée qui grimpe en direction de la montagne. Se garer au bout. Vous êtes déjà à 680 m d’altitude.
La première partie de l’itinéraire (balisage jaune) s’effectue en forêt. Aucun risque de se tromper, il n’y a ici que ce seul sentier ! L’occasion de découvrir l’une des 396 espèces arborées qui font de la Martinique le territoire végétal le plus riche de la Petite Caraïbe. Ca grimpe sec, aussi des marches ont-elles été taillées pour permettre aux randonneurs d’adopter un rythme plus régulier.
On sort soudainement du couvert tropical pour déboucher sur le volcan. Le paysage s’ouvre et dévoile la majesté de la côte ouest, Saint-Pierre, Le Prêcheur, la mer des Caraïbes… Encore quelques efforts et l’on rejoint la caldeira à près de 1 200 m, sous le sommet souvent voilé de la Montagne Pelée.
On peut décider de s’arrêter là, après environ 1h15 de marche. Ou de rajouter une heure de grimpette pour toucher le sommet ouest (1 388 m) et Le Chinois (1 395 m). Madinina vous est offerte !
Pratique : équipement randonnée nécessaire. Boisson et coupe-faim. Compter 3h aller-retour. Niveau bon marcheur.
La Montagne Pelée par l’Aileron
Plus ardu et plus long (comptez 6h30-7h aller-retour) que par La Grande Savane, cet itinéraire est en quelque sorte le Graal du randonneur à la Martinique. Le départ s’effectue depuis Le Morne Rouge, sur le versant sud-est de la montagne. Un parking est à disposition au bout de la D39 (à 820 m).
500 m après le départ, voici déjà le premier refuge, l’Aileron. La montée (avec passages en escaliers) continue vers le plateau des Palmistes, à 1 200 m. La végétation d’altitude est typique d’un milieu volcanique tropical : fougères, aralies, broméliacées colorées…
Voici soudain la caldeira : il faut descendre au fond et remonter l’autre versant par une très raide ascension (niveau difficile, il faut parfois s’aider des mains). Certains pourront s’arrêter là, au niveau d’un deuxième refuge (environ 4 h aller-retour). Les autres se hisseront jusqu’aux trois cônes sommitaux et auront la chance de découvrir un décor magnifique quand les nuages disparaissent. De là haut, panorama exceptionnel par beau temps sur Saint-Pierre et l’ensemble de l’île. Le retour s’effectue par le même itinéraire.
Retour au second refuge et cap sur le parking du Morne Rouge.
Pratique : c’est une randonnée difficile, prévoir de partir tôt le matin et de ne pas s’y rendre par météo très perturbée. Prendre eau, pique-nique (à déguster au sommet !), casquette et crème solaire.
Du Prêcheur à Grand’Rivière…
Bienvenue sur cet itinéraire en dents de scie, l’un des plus beaux de Martinique ! Le parcours emprunte le chemin utilisé jadis par les locaux pour rejoindre Le Prêcheur ou Grand’Rivière, le long de la côte nord-ouest de la Martinique. Une randonnée sauvage au milieu de la forêt tropicale humide, avec des descentes vers des anses perdues, des montées sur des mornes isolés, des traversées de rivières cristallines et des vues plongeantes sur la mer des Caraïbes… Près de 15 km de pleine nature, pour un dénivelé positif cumulé d’environ 1 000 m. Ambiance !
Vérifier avant de partir que le sentier est ouvert sur la totalité du parcours. Après le passage de l’ouragan Irma en 2017, une partie avait été fermée. Et après de fortes pluies, il arrive que le chemin soit difficilement praticable. A faire de préférence en saison sèche (janvier-février-mars).
Le départ a lieu depuis le parking de l’Anse Couleuvre, après le village du Prêcheur (parking au bout de la D10). C’est parti pour une marche en montagnes russes ! Première plage, premier promontoire, seconde anse (Lévrier), deuxième éminence (morne à Lianes)… le sentier, bien tracé, est une succession de hauts et de bas.
Il atteint ensuite la ravine des Galets, remonte sur un nouveau promontoire, redescend en franchissant un court tunnel jusqu’à Rivière Trois Bras. Puis c’est le col Hors Catégorie : l’ascension du Petit Morne, à 350 m d’altitude, point culminant de l’itinéraire.
La forêt tropicale est omniprésente. On y croise des bambous et des fougères arborescentes ou bien des manguiers et des cacaoyers, héritages de plantations abandonnées. C’est le territoire favori des mygales (ne pas les toucher !) que l’on peut observer en bord de sentier.
Plus loin, le sentier rattrape la rivière des Ecrevisses, puis rejoint un promontoire au dessus de l’Anse Cassius. La fin de la forêt approche, l’itinéraire s’engage sur un paysage plus ouvert. Après deux petites ravines, le chemin descend à l’anse Morne Rouge et rejoint enfin Grand’Rivière.
Au passage, on aura profité de superbes vues sur le bras de mer séparant la Martinique de la Dominique (les deux îles ne sont distantes que de 25 km) et eu le temps de se baigner dans une anse sauvage.
Et le retour, alors ? En yole, avec un pêcheur de Grand’Rivière ! Il vaut mieux réserver le bateau la veille ou même plus tôt encore, en appelant l’office de tourisme de Grand’Rivière (le système est rodé). 15 à 20 mn de retour magique à contempler la côte… et cet itinéraire si long à réaliser à pied !
Pratique : se renseigner sur la praticabilité du chemin, partir tôt le matin, prévoir suffisamment d’eau potable (aucun point d’eau sur l’itinéraire), pique-nique et chaussures de rando. Durée : compter 6 à 7h. Niveau difficile.
Sur la Trace des Jésuites
Tracé dans la partie de l’île située entre Fort-de-France et Le Morne Rouge, cet itinéraire « one way » (ce n’est pas une boucle, il faut disposer de deux véhicules) est une initiation idéale à la découverte des principales espèces végétales de la forêt tropicale humide. Rien de très compliqué sur ce parcours d’environ 5 km : il y a plus de descentes que de montées et le dénivelé positif n’est au total que de 300 m.
Le départ s’effectue le long de la D1 qui relie Gros Morne à Saint-Pierre, à hauteur du Morne du Lorrain (à gauche si l’on arrive de Saint-Pierre ou de Fort-de-France). L’ambiance forestière est immédiate : sous-bois dense, végétation luxuriante, flore abondante… mais la cape de pluie est conseillée par temps humide !
Après environ 2 km de descente, on longe un ruisseau (situé à gauche) pour atteindre la Rivière du Lorrain. La passerelle Indiana Jones sur le cours d’eau plaira aux enfants ! L’endroit est très agréable pour un pique-nique ou une trempette… Il faut ensuite remonter, plein ouest et en lacets, en direction du Morne Jacob. De 320 m (altitude de la rivière), on atteint 550 m avant de poursuivre jusqu’à la Route de la Trace, terminus de cette randonnée.
Pour ceux qui n’auraient qu’un seul véhicule, un compromis est tout à fait possible : il suffit de rejoindre la Rivière des Lorrains depuis le point de départ ou d’arrivée et de faire demi-tour.
Pratique : se renseigner avant le départ à l’office de tourisme de Gros-Morne car le sentier peut être difficile en cas de pluie (boue). Durée : environ 2h30-3h. Niveau moyen. Eau, pique-nique et chaussures de randonnée.
Dernière mise à jour : 20/12/2024
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