Les 5 choses que vous ne savez (peut-être) pas sur l’île Maurice

La notoriété de cette destination tropicale de luxe occulte parfois certains aspects de l’île. Economie du tourisme, plongée sous-marine, cas de Rodrigues, modèle politique… Nous faisons le point sur ces thèmes, histoire de mieux comprendre les réalités quotidiennes du pays.

1. Le tourisme est l’un des moteurs économiques majeurs de l’île

En 2017, 74% de l’activité économique a été réalisée par le secteur des services (industrie : 23% ; agriculture : 3%). Parmi ceux-ci, le tourisme occupe une place de choix. D’abord fondée sur la canne à sucre, puis sur le textile, l’économie de l’île a vu le tourisme émerger dans les années 1970. Depuis, ce secteur n’a pas cessé de progresser, par l’évolution constante du nombre de chambres hôtelières et une desserte aérienne continuellement renforcée.

En 2018, le nombre de visiteurs a grimpé de 4%. Soit 1,395 M de touristes, contre 1,341 M en 2017. 1,450 M sont espérés en 2019, avec des revenus estimés à 67,5 milliards de Rs (1,68 milliard d’€). La France métropolitaine est, de loin, le 1er marché émetteur, avec environ 280 000 visiteurs. Il devance le Royaume-Uni, la Réunion (1er marché de proximité), l’Allemagne et l’Afrique du Sud.

Fin septembre 2018, il y avait 108 hôtels en activité, pour 12 900 chambres (28 480 lits). 10 nouveaux projets d’hôtels ont été approuvés par le gouvernement. Soit un total de 1 000 chambres supplémentaires. S’il reste moteur, le tourisme n’est pas le seul pilier de l’île. Les services financiers, les centres d’appels et l’immobilier contribuent aussi à maintenir la croissance annuelle autour de 4%.

2. L’Etat mauricien est une République parlementaire depuis 51 ans

La République de Maurice (son nom officiel) et un régime parlementaire, avec un Président (Prithvirajsing Roopun, en fonction depuis le 02 décembre 2019) et un Premier Ministre, chef de l’exécutif (Pravind Jugnauth, depuis début 2017). Ce dernier est le véritable leader politique du pays. Car selon la Constitution, c’est le gouvernement qui nomme le Président.

Pravind Jugnauth, président du Mouvement Socialiste Militant (MSM), membre de la coalition au pouvoir depuis les élections législatives de 2014, est le fils de Sir Anerood Jugnauth, figure historique de la politique mauricienne. Ce dernier, 89 ans en 2019, a démissionné de ses fonctions de chef de l’exécutif en janvier 2017. Il reste toutefois ministre de la Défense et de l’île Rodrigues.

Rappelons que l’Ile Maurice a également fêté en mars 2018 le cinquantenaire de son indépendance.

3. Le pays est une véritable destination de plongée sous-marine

Evidemment, ceux qui connaissent le Pacifique diront que l’Océan Indien est moins riche. On est toujours le pauvre de quelqu’un ! Il n’en reste pas moins que les côtes de Maurice promettent aux plongeurs débutants et avertis de très belles surprises. Sachez que la forme arrondie de l’île identifie grosso modo deux types de plongées : au nord, à l’ouest et au sud-ouest, des submersions abritées, facilement accessibles en indépendance famille, quasiment toute l’année ; à l’est et au sud-est, des plongées soumises aux vents dominants, plutôt sportives et limitées durant l’hiver austral (de juin à août).

A l’ouest, les secteurs de Flic en Flac et de Trou aux Biches sont les plus fréquentés : bonne visibilité, faune assez riche, épaves, reliefs… il y en a pour tous les goûts. Même chose plus au sud, vers le Morne Brabant, sauf pendant les houles de l’hiver austral. Ces plongées s’effectuent au-delà de la barrière de corail et offrent la possibilité de voir thons, barracudas, fusiliers, carangues, tortues… Les spots du nord de l’île, eux, sont plus riches en poissons pélagiques.

L’est est réservé aux plongeurs confirmés. Avantage : des paysages sous-marins splendides (tunnels, arches…) et la présence de grosses espèces. Quant à Rodrigues, c’est la même chose… mais en mieux ! A Maurice, l’immense majorité des grands hôtels possède ses centres de plongée : c’est le meilleur moyen de s’y exercer en sécurité.

4. L’île sœur de Rodrigues est un authentique paradis perdu

Maurice, Maurice, Maurice… Et Rodrigues alors ? A 650 km au nord-est, la seconde île du pays est restée intègre, peu développée, rurale et pour tout dire formidable. Peu d’hôtels et de voitures, un rythme lent et une population placide, comme si le fracas du monde ne l’avait pas encore atteinte. A ceux qui cherchent l’authenticité absolue et l’esprit Robinson, nous recommandons une escapade sur ses plages (vierges), dans ses villages (débonnaires), ses églises de corail (hautes en couleurs, surtout le dimanche), en mer (pour pécher des poulpes, les z’ourites), en montagne (elle culmine à 400 m)… L’île de poche (18 km de long, 8 de large) et ses 40 000 habitants, créole, vit de la pêche, de l’agriculture et d’un peu de tourisme. On y vient en avion depuis Maurice pour des séjours « décalés », contraste saisissant entre un modèle de consommation libéral et un autre quasi autarcique. Important d’être là, aussi, quand arrive le bateau ravitailleur de Maurice, deux fois par mois. Toute l’île se donne rendez-vous à Port-Mathurin pour récupérer les marchandises et en expédier d’autres. Vous l’aurez compris, à Rodrigues, la vie prend un autre sens. A l’heure de nos technologies effrénées, elle s’inscrit comme une parfaite destination « digital détox ».

5. … et encore plusieurs choses intéressantes à connaître

En 2016, le pays comptait 1,26 million d’habitants. Sur 1 865 km², cela représente 675 habitants au km². Soit l’un des 10 pays ayant la plus forte densité de population au monde ! Ne vous étonnez pas si vous trouvez que la circulation sur les routes est dense et si la foule dans les villes et les villages est importante.

L’anglais est la langue la plus pratiquée mais, souvenir de notre présence sur l’île, le français est aussi langue officielle. Vous n’aurez donc aucun mal à vous exprimer dans la langue de Molière, d’autant que les Français de l’Hexagone et les Réunionnais forment le plus gros contingent de touristes (420 000 en 2017) et qu’environ 15 000 citoyens français y sont installés à l’année. A l’inverse, on compte environ 50 000 Mauriciens résidant en France. Maurice est un pays multireligieux : la moitié de la population est hindouiste, 33% chrétienne et 17% musulmane. Pour les investisseurs étrangers, le pays est considéré comme le plus sûr du continent africain.