Route du Rhum destination la Guadeloupe : toutes voiles dehors !

Le 4 novembre marque le départ à Saint-Malo de la 11ème édition de la Route du Rhum. Cette course mythique fête cette année ses 40 ans et a vu la victoire à Pointe-à-Pitre des plus grands skippers. La région Guadeloupe, partenaire principal de cette édition, compte bien une fois encore profiter de l’événement pour valoriser la destination et séduire de nouveaux touristes.

7 jours, 15 heures, 8 minutes et 32 secondes. Record à battre. Qui sera capable de détrôner Loïck Peyron, vainqueur historique en 2014 de la dernière Route du Rhum ? Ils seront près de 120 à s’élancer le 4 novembre de la Pointe du Grouin, avec pour challenge d’arriver le plus vite possible aux Antilles.

Mais tous ne seront pas en mesure de détrôner la star de La Baule. Le record, porté à son plus haut niveau il y a quatre ans, ne pourra être vaincu que par les marins aux commandes des Multicoques Ultime. Des monstres des mers de plus de 60 pieds seuls capables de naviguer à bloc sur les 3 542 miles du parcours. Les autres se contenteront de rivaliser dans leurs classes respectives, Multi 50, IMOCA monocoques, Class 40, Rhum multicoques et Rhum monocoques.

C’est la magie de la Route du Rhum. Cette course en solitaire née en 1978 dans l’esprit de Michel Etévenon est depuis l’origine ouverte à tous types de bateaux. Ils sont skippés par des professionnels et des amateurs. Chacun sa trace, chacun son rythme, sachant que la bagarre est aussi âpre dans la classe des monocoques de 40 pieds que dans celle des trimarans géants, les plus rapides, à qui aucun front dépressionnaire ne résiste, sauf chavirage toujours possible.

En cette année anniversaire, le public devra s’y prendre tôt pour espérer rejoindre le 4 novembre Cancale et la pointe du Grouin, ligne de départ historique de la transat. A Saint-Malo, port d’attache des bateaux avant la traversée, ils seront sans doute plusieurs centaines de milliers de passionnés et de curieux à vouloir approcher les voiliers, préparés comme jamais pour cet ultra-sprint transatlantique.

Parmi les vedettes, on devrait retrouver Thomas Coville, sur Sodebo Ultim’, 3ème dans cette catégorie en 2010 et vainqueur en monocoque en 1998. Mais aussi Sébastien Josse, sur Maxi Edmond de Rothschild, 3ème en 2014 et vainqueur de la Transat Jacques Vabre en 2013.

Ainsi que Francis Joyon et Armel Le Cléac’h, respectivement sur Idec Sport et Banque Populaire. Tout sauf des moussaillons de l’année : le premier a déjà fini second de la course en 2010 et a été recordman en 2017 de la traversée de l’Atlantique nord en solitaire, en 5j 2h et 7 mn, avant d’être battu la même année par… Thomas Coville ; le second a remporté le Vendée Globe en 2016-2017 et a détenu jusqu’en 2016 le record de distance en solitaire en 24 h: 682 miles ! Record battu l’année dernière par François Gabart, autre participant de cette 11ème édition.

La compétition devrait donc atteindre des sommets. D’autant que François Gabart, auréolé de son titre de recordman du tour du monde à la voile en solitaire, obtenu fin 2017 en 42 j 16 heures 40 minutes et 35 secondes, viendra défier ses copains sur son maxi-trimaran MACIF, avec de sérieuses prétentions à la victoire. L’ex vainqueur du Vendée Globe 2013 et lauréat de la Route du Rhum 2014 en classe IMOCA s’avère comme l’un des principaux favoris de cette édition, où les évolutions technologiques promettent encore beaucoup.

Dans les autres classes, les habitués de la course au large et des podiums ne manquent pas. En IMOCA, on retrouvera une vingtaine de participants, parmi lesquels Yann Eliès, Jérémie Beyou, Stéphane Le Diraison, Vincent Riou et Alex Thomson, 2ème du Vendée Globe en 2016. En Class 40, le "vétéran" Kito de Pavant (57 ans, 2ème de la Transat Jacques Vabre en 2013) se frottera à l’ancien perchiste Jean Galfione. Et même le vainqueur de l’an passé, Loïck Peyron, sera de la partie ! Invité par l’organisateur pour les 40 ans de la course, il dispute cette édition à bord d’un petit trimaran de la Class Rhum, Happy.

La Guadeloupe se prépare donc à vivre une "folle arrivée", qu’elle espère aussi historique qu’en 2014 lorsque Peyron, en tête dès la première journée, était parvenu en pleine nuit le 10 novembre à Pointe à Pitre, pulvérisant le record sur son Maxi Banque Populaire. On se rappelle aussi que la troisième place, sans atteindre les 98 secondes d’écart qui avaient séparés le vainqueur Mike Birch en 1978 de son second Michel Malinovsky (marge inouïe après une telle course !) avait été très disputée : Sébastien Josse n’avait pris l’avantage sur Lionel Lemonchois que dans le dernier quart de la course.

L’engagement de la région, avec le Comité de Tourisme des Îles de la Guadeloupe, est le signe de l’ancrage de la transat auprès du territoire et de ses habitants. La destination y voit aussi un intérêt en termes d’image et de développement des activités nautiques. Avec un recentrage du développement autour d’une "croissance bleue", l’archipel (rappelons que la Guadeloupe regroupe cinq territoires, Basse-Terre, Grande-Terre, La Désirade, Marie-Galante et les Saintes) veut conforter les bons résultats de fréquentation enregistrés ces trois dernières années.

512 000 touristes sont venus en 2015, 580 000 en 2016 et 650 000 en 2017. Parmi eux, l’an passé, sept sur dix arrivaient de France métropolitaine. La durée moyenne de séjour, elle, est toujours de 15 jours. L’hôtellerie classique reste le mode d’hébergement préféré, avec près de 20% des visiteurs choisissant l’hôtel et une proportion croissante sélectionnant des villas ou des gîtes.

Et les premières statistiques obtenues pour 2018 vont dans le même sens : l’enquête de fréquentation menée au premier trimestre a montré une hausse de 6,2% de la fréquentation hôtelière, par rapport à la même période de 2017 (source INSEE).

La magie de la Route du Rhum, qui envahit l’île tous les quatre ans avec son lot de retombées médiatiques, n’est qu’un prétexte de plus pour passer ses vacances en Guadeloupe.

Dernière mise à jour : 20/12/2024